Changement choisi selon la valeur

L'agilité pousse à se concentrer sur la valeur du résultat donné, sous toutes ses formes.

Le suivi du plan

Suivre le plan, c’est laisser de côté la valeur pour ne s’intéresser qu’au coût et au délai.

L'adaptation au changement

Lorsque le manifeste agile est publié, en 2001, le graal de la gestion de projet était de finir dans les délais, ces délais étant définis dans le plan initial.

Le manifeste ne dit pas que suivre un plan c’est mal. D’ailleurs on fait bien un plan à chaque sprint avec Scrum. Non, ce qui pose problème, c’est essayer de suivre le plan à tout prix. Surtout quand c’est le plan initial, un plan détaillé qui a été fait alors qu’on avait peu de connaissance de la situation et qu’il n’a pas été pas remis à jour alors que des changements l’ont impacté.

Aucun plan ne résiste au contact avec l’ennemi. Donc plutôt que suivre le plan initial, il vaut mieux s’adapter au changement.

En favorisant le changement, l’agilité permet d’augmenter la valeur du résultat (avec le feedback des utilisateurs, par exemple). C’est un renversement complet par rapport à la gestion de projet traditionnelle. Mais de quelle valeur parle t-on ?

Le changement voulu plus que le changement subi

L’agilité radicale met l’accent sur différentes formes de valeur. S’adapter au changement, c’est pour accroitre une de ces composantes de la valeur du résultat. Si un changement n’apporte pas de valeur, pas de raison de le faire.

Mais s’adapter est devenu, pour les équipes, une injonction qui ne soucie pas toujours de cet accroissement de valeur. L’adaptation exigée par le management, sous prétexte d’agilité, contribue plutôt à détruire de la valeur sociale —en mettant la pression— et même de la valeur économique en retardant des mises en service à cause des effets néfastes du multitâche.

Ces injonctions managériales, qui provoquent du faux agile, sont dues à une méconnaissance de ce qu’est vraiment l’agilité. L’agilité n’est pas de la flexibilité, qui est une adaptation de l’homme au management capitaliste. John Dewey, philosophe pragmatique, y oppose une intelligence collective capable d’expérimentations qui font progresser chacun, et le groupe dans son ensemble. Cela demande des temps de réflexion et de la stabilité.

Oui l’agilité permet de s’adapter au changement, mais pas à tous les changements. L’auto-organisation souhaitée peut se définir par la capacité d’une équipe à désirer le changement plutôt que de le subir.